Anonyme - LE TABAC, Épitre de Zerlinde à Marianne. A Genève ; & se trouve à Paris, chez Delalain

Numéro d'ordre : 110

Vente : [NANTES] LIVRES ANCIENS – MODERNES - AUTOGRAPHES le vendredi 13 mai 2022 14:00

Anonyme - LE TABAC, Épitre de Zerlinde à Marianne. A Genève ; & se trouve à Paris, chez Delalain & Valade, 1769, plaquette in-8° br., couv. muette de 15 pp. avec une vignette gravée de N. Ransonnette. Commentaire du temps : Journal Encyclopédique III-1769, p. 466 « Dans cette épitre l'auteur exhorte sa maitresse à renoncer au tabac ; il lui fait voir les inconvénients auxquels ce poison expose la beauté. Il ne néglige rien pour la persuader, pas même les images les plus dégoûtantes ; il peint les doigts de sa maitresse pleins de tabac, ternissant la blancheur de son sein, brouillant l'azur et le satin de sa peau. Si tout le monde, dit-il ailleurs, le détestait comme moi, on pourrait l'ordonner aux femmes mariées, & on réussirait à leur faire garder la foi qu'elles ont jurée à leurs maris ». En tête de ce rare fascicule, un placard in-folio (31,5 x 19,3 cm.), S.l.n.d. : 'ÉTABLISSEMENT DE L'ORDRE DE LA TABATIERE' « Nous Chevalières de l'Ordre de la Tabatière, déclarons n'avoir rien trouvé jusqu'à présent que le Tabac capable de se faire aimer constamment de Nous… » suivent les « Règles de l'Ordre de la Tabatière » et de « La Manière dont se fera la Cérémonie de Réception des Chevalières ». Après quoi : « On prendra force Tabac, / Un bruit confus on entendra, / Tabatière qu'on ouvrira, Tabatière qu'on fermera, / Un cerveau qui éternuera, / Un nez morveux qu'on mouchera, Une Belle qui s'en rira, / Mais hélas ! la joie… finira sitôt qu'un laquais viendra dire : Mesdemoiselles, Mesdames, vos Mères vous demandent ». Réf. : On ne peut que référer l'article de Pierre LOUYS publié en 1914 dans la 'Revue des Livres Anciens - Documents d'histoire littéraire de bibliographie et de bibliophilie' Tome I, p. 230, intitulé : Mesdemoiselles les Chevalières de la Tabatière. « Voici une 'Société Badine' qui n'a pas été connue d'Arthur Dinaux. Du jour où, en 1674, le Roi institua la Régie des Tabacs, la mode se répandit à Versailles de priser. Le couplet de Thomas Corneille sur « le tabac divin » est de 1677. Dès cette date, le nouvel usage était admis par les hommes. On s'avisa de l'interdire aux femmes : aussi, vers la fin du règne, « toutes les femmes » prisaient à la cour. (Lettre de la Princesse Palatine, 5 mai 1713.). Elles avaient même été plus loin. Un soir de 1695, à Marly, « Mme la Duchesse de Chartres et Madame la Duchesse » (Mlle de Blois et Mlle de Nantes) soupaient « après le coucher du Roi, dit Saint-Simon, dans la chambre de Mme de Chartres, au château. Monseigneur joua tard dans le salon. En se retirant chez lui, il monta chez ces princesses et les trouva qui fumaient avec des pipes qu'elles avaient envoyé chercher au corps de garde suisse. » Devant un pareil exemple, les jeunes filles à leur tour voulurent conquérir le droit à la 'prise' et comme, sous le triste règne de Mme de Maintenon, chacun avait besoin de gaité, elles fondèrent en l'honneur de la nouvelle poudre un ordre de chevalerie, ou on leur en prêta le dessein. C'est ce dont témoigne un curieux placard publié sous le titre : Établissement de l'Ordre de la Tabatière. f°, surface imprimée : 28 x 18 cm., S.l.n.d. - « Nous chevalières de l'Ordre de la Tabatière : déclarons n'avoir rien trouvé jusques à présent, que le Tabac, capable de se faire aimer constamment de Nous. Le Temps nous fait trouver des défauts dans nos Amans, de l'ingratitude dans nos Amies, un air d'antiquité dans nos Habits, du ridicule dans une Mode, et nous changeons de tout cela quatre fois l'année. Il n'y a que le tabac seul que nous trouvions digne d'être aimé ». Après cet exposé des motifs, où il n'y a rien à redire, un nouveau titre annonce les 'Règles de l'Ordre de la Tabatière'. Les Chevalières porteront « un ruban bleu au côté gauche ». Elles « auront toujours sur elles une tabatière et du tabac ». Elles ne seront « ni laides, ni vieilles, ni bestes, ni bigottes sur tout » (Voilà qui est pour Mme de Maintenon.) Il suffira « qu'elles ayent pour le tabac toute la tendresse qu'il mérite » et « elles pourront être reçues. » Troisième titre : 'La manière dont se fera la Cérémonie de la Réception des Chevalières. Mais la place me manque pour reproduire ce grave document. Bornons-nous à révéler que, selon le programme, « la joye finira » sitôt qu'un laquais viendra dire : « Mesdemoiselles, Mesdames, vos Mères vous demandent. » C'est la dernière ligne du placard ; et elle est en gros caractères… » (fin de l'article).

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Prix d’adjudication hors frais : 300 €


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Lieu de vente :

Nantes

8 Bis Rue Chaptal, 44100 Nantes

Le vendredi 13 mai 2022 14:00

Exposition :

Jeudi 12 Mai de 16:00 à 18:00
Vendredi 13 Mai de 9:00 à 12:00

Nombre de lots : 217


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